Les Jivaros : Réducteurs de têtes

Les rites primitifs qui servaient à se protéger 
de ses ennemis semblent avoir eu parfois
les effets dissuasifs attendus, 
peut-être tout simplement parce que l'on savait 
qu'ils été pratiqués et qu'ils étaient effrayants.

C'est le cas des Jivaros, l'une des rares tribus
indiennes à avoir survécu à la conquète espagnole
de l'Amérique du Sud sans perdre son identité.
Vers 1450, lorsque l'armée inca de
Tupac Yupanqui envahit une province 
de l'empire de Quito, dans le sud de ce qui est
aujourd'hui l'Equateur, le bruit courut 
dans les rangs des Incas que cette campagne 
serait difficile.Cette tribue ennemie faisait peur
car elle réduisait les têtes de leurs ennemis. 
Ils ne se contentaient pas de décapiter 
leurs ennemis pour conserver leurs têtes en guise de trophée, ils en faisaient des objets 
qui n'étaient pas plus gros que le poing, 
convaincus qu'ils écrasaient et réduisaient
ainsi à néant l'esprit immortel du mort 
et empéchaient l'âme de venir se venger 
de ceux qui l'avait tué.

Les Incas qui étaient persuadés que l'âme 
résidait dans le crâne, étaient épouvantés 
à l'idée qu'elle puisse perdre sa puissance.
Chaque étapes de l'opèration , qui durait 6 jours,
étaient marquées par des danses rituelles 
et des festins.
Dès que les Jivaros avaient terminé leurs tsantsas
(nom de ces horribles têtes ), 
paupières cousues pour que le muisak 
(l'esprit vengeur du mort ) 
ne puisse pas voir le monde extèrieur, 
bouche cousue aussi pour qu'il 
ne puisse pas s'échapper, on les enveloppait cérémonieusement dans une toile,
pour les placer dans des jarres de terre 
que le guerrier vainqueur enterrait
le plus souvent sous sa hutte.
Vers le milieux du XIXe siècle, les tsantsas 
sont devenus des objets de collections en 
Europe et en Amérique.
Les Jivaros troquèrent donc 
certaines de ces têtes contre de la pacotille
et des fusils.
Mais la demande devint vite supèrieure 
à l'offre et un grand nombre de têtes réduites
qui ont été vendues aux musées du monde entier
sont des contrefaçons.

Des faussasires appliquaient effectivement
les techniques de réduction aux têtes 
de malheureux abandonnés dans les morgues
de l'Equateur et du Panama.
Les Jivaros sont la seule tribue de l'époque précolombienne à avoir survécu aux Espagnols.
Ils semblerait qu'ils aient continué 
à réduire des têtes jusqu'au milieux 
des années 1960 et , que cela arrive encore 
( rarement ) aujourd'hui malgré 
les peines sévéres appliquées
par les autorités de l'Equateur et du Pérou.